Pas de panique!
Si, parce que j'en suis sûre, en lecteurs assidus et passionnés que vous êtes des aventures des monstro-plantes, vous paniquez. Si. Je le sais. Votre angoisse est tellement palbable que je peux la ressentir, là, rivée derrière mon ordinateur.
Hé oui, c'est que bien sûr vous l'avez remarqué immédiatement ce titre et sa simple découverte vous a fait frémir d'angoisse : "Quoi?! 18 mois?! Mon Dieu mais c'est pas possible! Je n'ai pas eu le mail des 17 mois!!!!! AAAAAAAAAHHHHHHHHHH!"
Du calme mes amis. Vous n'avez pas loupé un épisode de ces trépidantes aventures, pas plus que je ne vous ai oubliés lors d'un précédant envoi.
Mais comme vous avez pu le remarquer depuis un certain temps, mes e-mails se décalaient de plus en plus et n'étaient plus en accord avec l'âge réel de mes terreurs. Ainsi, pour retrouver une certaine logique dans la chronologie des événements, j'ai volontairement zappé le mail des 17 mois. Point d'angoisse donc, puisque ce message vous fera découvrir un résumé des progrès et autres facéties des monstro-plantes pendant ces deux mois écoulés.
Un mur ? Mais pour quoi faire ?! Depuis que Gabriel s'est lancé sur ses deux jambes, il fait des progrès quotidiens époustouflants. Désormais, il s'amuse à faire la course avec Axel à travers toute la maison. Cette course effrénée se termine bien souvent par une chute, causée par un coup de fesse ou de pied fraternel, et Gabriel se relève sans sourciller, sans même avoir besoin d'un mur ou d'un quelconque autre appui pour repartir de plus belle.
Gabriel danse aussi. La musique des p'tits chats (je suis sûre que vous adoooooreriez; moi aussi j'adoooore) et zou, c'est parti : on tourne en rythme, on tombe, on se relève et on retourne....
Gabriel mange tout seul. Du début à la fin. Du coup, on peut manger tous les trois à table le midi, chacun s'occupant de son propre repas. Axel s'est empressé de me le faire remarquer : "Tu vois Maman, Gabriel il a plus besoin de toi". Le dessert, parfois un peu liquide, est une étape délicate qui nécessite de dégainer rapidement lingette et éponge pour nettoyer table, sol et petit garçon.
Gabriel parle. Je vous jure. N'y voyez pas là les élucubrations d'une mère bien trop fière de sa progéniture. "Biberon, chat, papoum (oui, oh, voiture, c'est pareil!), c'est chaud, pot, zizi, petit suisse (ou en tout cas quelque chose qui y ressemble fort bien), papeau (chapeau), gâteau... quand j'vous dis qu'il parle! Pour le reste, il essaie de se faire comprendre et pour vous laisser vous faire une idée, il s'exprime un peu comme s'il parlait sur un téléphone portable et qu'il passait dans un tunnel : ça coupe tout le temps, c'est haché.
Et sinon, il est sage. Il range, il écoute ce qu'on lui dit. Il n'y a pas besoin de beaucoup élever la voix quand il fait une bêtise (si ça arrive quand même). Un bonheur de petit garçon. Problème, les petits garçons, ça grandit. Et ça devient des petits garçons moins petits, genre 3 ans et 3 mois. Et là, la donne change...
Axel râle, Axel n'est jamais d'accord et jamais content, il pleure pour un rien, fait bêtise sur bêtise et a en plus le culot de contester les punitions (les miennes j'entend parce que celles de Papa c'est une autre histoire). Et là on se dit: "Mais qu'est ce que j'ai mal fait?" On se remémore les conseils de cette bonne vieille super Nanny (celle de la télé, la vraie Nany n'est pas vieille) et on tente d'être ferme mais juste et intraitable. Axel est donc puni en permanence: dans sa chambre, au coin, privé de dessins animés, privé de chocolat (ça, ça marche pas mal)... Sauf que moi, punir, hé ben j'en ai ras le bol. Parce que je fais la méchante du matin au soir. C'est épuisant, et comme relation mère-fils, y'a mieux. Alors je tente de faire bonne figure mais j'ai hâte que cette mauvaise période soit derrière nous.
Alors la bonne nouvelle dans tout ça, c'est qu'Axel a beau faire les pires vacheries à son frère ("vas-y, jette ton biberon par terre") dans l'espoir qu'il se fasse lui aussi à son tour un peu gronder, c'est qu'il l'adore. "C'est MON frère! Et toi Maman t'as pas de frère!" Les disputes deviennent quand même moins fréquentes car mes deux monstro-plantes apprennent peu à peu à jouer ensemble. Ca n'évite pas les cris tous les jours, mais ça va mieux.